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2009-11-16T14:02:00+01:00

BIPOLARITE PAR LE DR GAY 2

Publié par bibifok
Manifestations de la maladie
 
L’épisode dépressif
Critères diagnostiques de l’épisode dépressif
 
L’humeur est triste et ce sentiment est généralement présent tout au long de la journée et assorti de ruminations douloureuses dominées par le sentiment d’incapacité, d’inutilité, de culpabilité et d’incurabilité. Ce sentiment prégnant est peu sensible à la réassurance et l’entourage échoue dans ces tentatives de stimulations qui généralement ne font qu’aggraver le sentiment d’incapacité du patient. Tout au plus celui-ci répondra aux sollicitations par de l’irritabilité. Finalement, le sujet s’installe dans un désintérêt pour le monde environnant ainsi qu’une incapacité à éprouver du plaisir (anhédonie).

Au-delà de cette douleur morale, un sentiment de véritable
anesthésie affective peut envahir le sujet, le renvoyant à une incapacité à ressentir des affects.
La tristesse peut s’accompagner d’angoisses plus ou moins envahissantes.
L’altération des processus cognitifs peut être également très marquée et s’apparente à un ralentissement et une pauvreté du contenu idéïque, entraînant des difficultés pour se concentrer. L’attention devient fluctuante, la concentration difficile voire impossible, la compréhension limitée, le raisonnement entravé et la mémoire inopérante. Ceci renforce la mésestime de soi éprouvée par le patient. La communication avec l’autre est coupée et le patient se décrit souvent comme « décalé » dans ses relations interpersonnelles.
 
La composante motrice et motivationnelle constitue le troisième volet fondamental de la dépression. L’aspect du patient est contaminé par ce ralentissement qui se traduit par l’appauvrissement des gestes et de la mimique. La démarche est lente et fastidieuse. Le patient reste le plus souvent prostré au fond de son lit et se plaint d’une grande lassitude. Dans ce contexte, il est facile de concevoir que les activités les plus élémentaires comme s’habiller ou se laver ne sont réalisées qu’au prix d’efforts considérables voire sont impossibles à effectuer. A un degré moindre, les patients se plaignent d’une asthénie, d’une plus grande fatigabilité ou encore d’une difficulté à initier les activités.
 
A cette symptomatologie, se surajoutent des perturbations somatiques à type de perte d’appétit avec pour conséquence fréquente une perte de poids, des troubles du sommeil avec difficultés d’endormissement. Plus typiquement il s’agit d’une insomnie de fin de nuit. Dans certaines formes de dépression il peut exister également un cortège de plaintes somatiques à type de céphalées, de phénomènes anxieux avec manifestations somatiques, de troubles digestifs.
 
Le risque majeur est le passage à l’acte suicidaire.
 
Les formes cliniques des accès dépressifs
Les épisodes dépressifs sont variables dans leur sévérité. Bien que le DSM-IV (the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders - Fourth Edition) les qualifie tous de « majeurs » – qu’il faut entendre dans le sens de caractérisé–, leur intensité peut être graduée de légère à sévère. Ainsi, tous les tableaux cliniques de dépression, du plus banal au plus marqué, peuvent se rencontrer au cours de la maladie maniaco-dépressive. Cependant certaines formes graves devront faire évoquer systématiquement le diagnostic de trouble bipolaire.
 
Ainsi, ce diagnostic devrait être évoqué lorsqu’il existe une accentuation matinale des troubles avec une morosité persistante, peu mobilisable par les événements positifs intercurrents, et accompagnée d’une diminution marquée des intérêts et des plaisirs qui sont les caractéristiques de la mélancolie. Il en va de même dans les formes cliniques avec caractéristiques psychotiques (idées délirantes et /ou hallucinations) qui constituent le tableau classique de mélancolie délirante. Les thèmes délirants les plus fréquemment rencontrés sont dits congruents à l’humeur c’est-à-dire de tonalité négative, en accord avec la tristesse de l’humeur. Il s’agit d’idées délirantes d’incurabilité, d’indignité, de ruine, de culpabilité ou encore d’idées délirantes hypocondriaques. Peuvent également être présentes des idées non congruentes à l’humeur et notamment à thème de persécution.
 
Enfin, lorsque le tableau est dominé par une inhibition motrice et un mutisme interrompus uniquement par des réactions motrices paradoxales on évoque le diagnostic d’épisode dépressif majeur avec caractéristiques catatoniques ou mélancolie stuporeuse.
 
Quelques particularités cliniques de l’état dépressif bipolaire par rapport aux autres états dépressifs
Les dépressions bipolaires ont un début plus précoce que les dépressions unipolaires. Elles sont également plus à risque suicidaire et sont plus souvent associées à des éléments psychotiques. De plus, la symptomatologie retrouvera plus fréquemment : une hypersomnie (à la place de l’insomnie), une hyperphagie à la place de la perte d’appétit (notamment avec une appétence pour le sucré), un ralentissement moteur important, un ralentissement des processus idéiques, un émoussement affectif, un état plus sévère le matin avec difficultés importantes pour se mettre en route, et un risque de virage de l’humeur sous antidépresseur.

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